Alors que la Formule 1 se prépare à un changement sismique de règlements en 2026, les décisions stratégiques que les équipes prennent maintenant pourraient façonner la grille pour des années. Cependant, le patron d’Alpine, Oliver Oakes, est catégorique : abandonner la saison 2025 est une décision que seuls ceux ayant eu une « mauvaise intersaison » prendraient. Sa position défiant vient alors que l’équipe vise à solidifier sa place dans les hautes sphères de la F1, s’appuyant sur son élan de 2024.
Pourquoi 2025 est crucial—malgré les changements imminents de 2026
Oakes, qui a rejoint Alpine en tant que directeur d’équipe en août dernier, a déjà supervisé un retournement dramatique, propulsant l’équipe de la neuvième à la sixième place dans le Championnat des Constructeurs. Avec des objectifs ambitieux fixés par le conseiller exécutif Flavio Briatore, y compris des podiums dans 50 % des courses de 2026 et une lutte pour le titre d’ici 2027, Alpine marche sur une corde raide entre gains à court terme et transformation à long terme.
“Vous aimeriez apporter de nombreuses améliorations, mais vous êtes un peu limité par le plafond budgétaire et en vous concentrant sur 2026,” a admis Oakes. “Vous devez décider : abandonnez-vous 2025 et vous concentrez-vous uniquement sur 2026 et 2027 ?”
Mais pour Oakes, abandonner le développement de 2025 est une décision pour les équipes déjà en difficulté. “Quand je lis certaines de ces choses récemment, je me suis dit, eh bien, c’est parce que certaines équipes savent qu’elles ne trouvent déjà pas la performance qu’elles veulent pour 2025,” a-t-il déclaré.
La feuille de route d’Alpine : Stabilité, culture et choix décisifs
Sous la direction d’Oakes, Alpine s’est concentré sur la construction de la stabilité et d’une culture de la victoire. « La première étape était d’arriver, de soutenir l’équipe, de lui donner un peu de stabilité et de leadership, » a expliqué Oakes. « La deuxième étape consiste à la diriger vers l’endroit où nous voulons aller—que ce soit la composition des pilotes, les décisions concernant l’unité de puissance, ou les choix stratégiques. »
En gardant à l’esprit la transition de 2026, Alpine a pris la décision révolutionnaire d’abandonner sa division moteur en faveur de devenir une équipe cliente de Mercedes. Ce mouvement, soutenu par Briatore, reflète l’engagement d’Alpine envers une compétitivité à la pointe de la technologie, même au prix de la perte du développement moteur en interne.
« Il ne s’agit pas de victoires à court terme ; il s’agit de préparer Alpine à rivaliser pour des titres, » a souligné Briatore.
Composition des pilotes : Une richesse de choix, mais la pression monte
La saison 2025 verra Pierre Gasly associé au rookie Jack Doohan. Bien que la place de Gasly soit sécurisée, l’avenir de Doohan est incertain, car il fait face à un examen intense pour prouver sa valeur. Pour compliquer les choses, l’ajout de Franco Colapinto, recruté chez Williams avec un contrat pluriannuel, est à prendre en compte.
Bien que Colapinto servira de pilote de réserve en 2025, Oakes a clairement fait savoir que le manque de performance ne sera pas toléré. Si Doohan échoue, Alpine n’hésitera pas à promouvoir Colapinto, soulignant ainsi l’accent mis par l’équipe sur les résultats.
Regard vers l’avenir : 2025 comme terrain d’essai
Oakes considère 2025 comme une année charnière pour Alpine, pas seulement comme un tremplin vers 2026. “Nous n’allons pas accepter de nous retrouver à l’arrière de la grille,” a-t-il déclaré. “Nous voulons être dans le milieu de tableau et finalement à l’avant. Mais cela ne se fait pas du jour au lendemain.”
Pour Alpine, équilibrer les ressources entre la campagne de 2025 et la préparation de 2026 est un défi délicat mais nécessaire. Avec de grandes attentes et une culture d’équipe revitalisée, Oakes est déterminé à s’assurer qu’Alpine reste compétitif, même alors que le paysage du sport évolue de manière significative.