Le temps presse pour l’Agence mondiale antidopage (AMA) afin de déterminer si elle fera appel de la décision de l’Agence internationale d’intégrité du tennis (ITIA) dans l’affaire de dopage d’Iga Swiatek. Avec la date limite du 21 janvier qui approche, les fans de tennis et les instances dirigeantes du sport retiennent leur souffle en attendant la prochaine décision de l’AMA.
Swiatek, actuellement classée n° 2 mondiale, a testé positif à la substance interdite trimétazidine en août lors d’un test hors compétition. La suspension provisoire de la star polonaise, en vigueur depuis le 12 septembre, l’a écartée de la tournée asiatique de la saison WTA. Cependant, une enquête plus approfondie a révélé que la substance interdite provenait de comprimés de mélatonine contaminés. Cette découverte a conduit l’ITIA à lever sa suspension le 4 octobre, entraînant une interdiction rétroactive d’un mois.
Malgré la décision de l’ITIA et les preuves pointant vers une contamination involontaire, l’AMA n’a pas encore finalisé son examen, laissant l’affaire Swiatek non résolue.
Quels sont les enjeux ?
Si l’AMA choisit de faire appel, l’affaire pourrait être portée devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), prolongeant potentiellement l’incertitude entourant l’éligibilité et la réputation de Swiatek. Bien que les appels soient rares dans les affaires de contamination avec des preuves claires, cette possibilité ne peut être écartée. La décision de l’AMA de faire appel dans l’affaire similaire de Jannik Sinner en 2024 suggère que même des défenses bien documentées peuvent faire l’objet d’un examen supplémentaire.
Examen en cours de l’AMA
Dans une déclaration à Ubitennis, l’AMA a confirmé qu’elle examine toujours les détails du cas de Swiatek mais s’est abstenue de faire des commentaires spécifiques.
“L’AMA n’a aucun commentaire à faire sur les spécificités du cas de Swiatek car il est toujours en cours d’examen,” a déclaré l’agence.
Si l’AMA décide de faire appel, elle pourrait probablement faire valoir des erreurs de procédure ou des défauts dans l’enquête de l’ITIA. Bien que les preuves suggèrent que la contamination était involontaire, les normes de l’AMA pourraient exiger des sanctions supplémentaires pour garantir un strict respect des règlements antidopage.
Leçons tirées du cas de Jannik Sinner
Swiatek n’est pas la seule joueuse de haut niveau à naviguer dans une controverse de dopage. Le numéro 1 mondial de l’ATP, Jannik Sinner, a été confronté à une situation similaire en 2024 après avoir testé positif au clostébol à cause d’un spray en vente libre utilisé par son physiothérapeute. Bien qu’il ait prouvé la source de la contamination, l’AMA a fait appel de la décision de l’ITIA auprès du TAS, arguant que Sinner portait une part de responsabilité. Son audience est prévue pour avril, projetant une ombre sur sa carrière.
Les parallèles entre les cas de Sinner et de Swiatek ont soulevé des inquiétudes quant à la manière dont l’AMA aborde les cas de contamination. Bien que les deux athlètes aient démontré une ingestion involontaire, les normes rigoureuses de l’AMA mettent en lumière l’équilibre délicat entre la responsabilité de l’athlète et l’application des règles antidopage.
La forme de Swiatek en période d’incertitude
Dans le cadre de l’examen en cours, Swiatek a réalisé des performances exceptionnelles lors de l’Open d’Australie. Sa victoire écrasante au troisième tour contre Emma Raducanu, où elle n’a concédé qu’un seul jeu, a mis en avant sa résilience et sa concentration. Cependant, l’incertitude persistante concernant son affaire pourrait avoir un impact sur son état mental à mesure que le tournoi avance.
Que se passe-t-il ensuite ?
Si la WADA ne dépose pas d’appel d’ici le 21 janvier, l’affaire de Swiatek sera officiellement close, lui permettant d’aller de l’avant sans autres pénalités. Cependant, un appel pourrait raviver l’examen minutieux et perturber sa campagne de 2025.
La situation de Swiatek souligne les défis plus larges auxquels les athlètes sont confrontés dans la navigation des réglementations antidopage, où même des violations non intentionnelles peuvent avoir des répercussions significatives.